Au revoir congé maternité

Dimanche matin, 8h et quelques… Je suis dans mon lit. Eden dort paisiblement dans mes bras après avoir bu son premier biberon de la journée. Il y a 3 mois, mes dimanches matins étaient loin de ressembler à ceux là. Je me levais aux alentours de midi, bien reposée et je prenais un petit déjeuner en guise de déjeuner devant la télévision. Bref, avec un bébé, tout a changé. Quand il faut se lever, il faut se lever. Ce n’est pas comme un réveil qu’on peut repousser et remettre  à quelques minutes plus tard. J’ai beau être fatiguée, ces dimanches matins je ne les échangerais contre rien au monde. Voir son sourire au réveil me donne une force incroyable. Puis depuis quelques jours, je pense. Je pense beaucoup alors j’écris, je ne peux pas m’en empêcher.

Ce vendredi 13 sonnait la fin de mon congé maternité et je devais être de retour au travail. J’ai pu poser quelques congés qui me restaient pour allonger mon congés mais j’en ai pas à l’infini et la date de reprise approche. Bien que j’adore mon travail, que je suis contente de retrouver mes collègues et qu’au fond je suis heureuse de retrouver une vie active… j’ai ce sentiment de culpabilité, de peur, de tristesse, de déchirement. J’en veux au système français de ne pas prolonger le congé maternité de quelques semaines supplémentaires (Il faut bien remettre la faute sur quelque chose, c’est plus facile) c’est si injuste de séparer les bébés de leurs mères aussi tôt. Vous imaginez, Si Eden était né à terme et que j’avais repris vendredi, il aurait eu à peine 2 mois ! J’ai peur qu’il ne me reconnaisse plus, qu’il m’aime moins, qu’il se sente abandonné… c’est n’importe quoi me diriez-vous et tout mon entourage me réconforte en me disant : « il est trop petit pour ressentir la séparation » – « il ne m’en voudra pas » -« à son âge, il s’adaptera très vite », etc. Je veux bien l’entendre mais c’est tellement dur. Pourtant, croyez moi que je me force à y croire pour que ce soit plus facile. J’ai le cœur déchiré à l’idée de ne plus le voir 24h/24h, de ne plus pouvoir l’embrasser à n’importe quelle heure de la journée, de rater un de ses progrès, de freiner cette relation si fusionnelle que j’ai construis avec lui depuis sa naissance, il y’a 3 mois. Et je me rends compte que moi qui paraissait si forte, si confiante auparavant…. ce petit être est devenu ma plus grande force et ma plus grande faiblesse à la fois.

Je comprends encore mieux maintenant les mamans qui revenaient au bureau en larmes à leur retour de congé maternité. Il faut le vivre pour le comprendre. J’ai peur de me mettre à pleurer dès qu’on me parlera de mon fils au travail (je prévois une trousse de maquillage de secours). Alors oui, je sais que je craquerai plus d’une fois, surtout les premières semaines, qu’on me trouvera peut-être « faible », parfois ridicule mais je pense qu’il n’y a que les mamans qui comprendront ce que je ressens. J’ai l’impression de laisser une partie de moi et même s’il est entre de bonnes mains, je suis à l’heure actuelle incapable de penser autrement. Je suis convaincue qu’une fois que j’aurai trouvé mon nouveau rythme, ça ira mieux mais pour le moment j’avais besoin de me livrer. j’avais besoin d’écrire noir sur blanc ces « pensées négatives » dans ces quelques lignes pour les laisser derrière moi et continuer de savourer ces derniers jours qui me restent à 100% avec mon bébé. J’ai vécu jusqu’à aujourd’hui les plus beaux mois de ma vie, merci congé maternité. Au revoir.

 

4 commentaires sur « Au revoir congé maternité »

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