J’aimerais vous dire que j’ai apprécié cette grossesse autant que la première mais réellement, ce troisième et dernier trimestre a été tellement difficile tant sur le plan physique que psychologique que je ne suis pas parvenue à en profiter.
Mon apparence ne m’a pas dérangé, au contraire j’ai adoré avoir ce gros bidon même si à la fin je ne savais plus comment m’habiller puisque même certains vêtements de grossesse étaient devenus trop petits…
J’ai vu de nouvelles vergetures sur mon ventre bien que je me tartinais matin et soir d’huile et de crème. Mais j’ai appris à accepter ces marquages à vie.
J’ai eu des douleurs atroces à l’entre jambe et au bassin qui m’empêchaient de me déplacer normalement et parfois même m’immobilisaient lorsque j’étais allongée. J’avais l’impression que mon corps me lâchait.
J’ai fait de la rétention d’eau au niveau des pieds et des doigts. J’ai même dû couper une de mes bagues en or pour sauver un doigt…
Pas tellement d’insomnies, je parvenais tout de même à trouver le sommeil sauf que je me réveillais systématiquement 3-5 minutes avant qu’Eden se réveillait (l’instinct maternel se préparait à devenir de plus en plus fort)
Puis nous apprenons cette terrible nouvelle ce lundi 18 mars… mon mari et moi déposons Eden à la crèche et nous nous rendons à l’hôpital pour la T3. Vous savez, la dernière échographie avant la rencontre… où on vous estime le poids de votre bébé à la naissance (pour que vous puissiez finaliser sa valise de vêtements) où on vous montre en 3D sa bouille, où on stress un peu moins qu’à la T1 et T2… car la plupart des risques (malformation, trisomie 21, fausse couche…) sont écartés.
Sur le chemin en voiture, je dis à mon mari que le soir j’avais rêvé que notre bébé avait un lourd problème de santé… bref il ne veut pas que je pense à ça. Le gynécologue a comme d’habitude du retard. On rentre dans son cabinet, je m’installe sur le fauteuil, il passe tout de suite à la tête qui est bien en bas, je suis soulagée. Peur qu’il se soit retourné. Il mesure le périmètre crânien. Il nous dit que cela va être compliqué de prendre de beaux clichés de son minois car bébé a sa tête collé à la paroi. On est déçu mais ce n’est pas grave, il nous laissera la surprise le jour J comme son grand frère qui ne s’était aussi pas montré coopératif.
Il passe ensuite aux mesures de son cœur qui bat très bien. Mais, on remarque qu’il passe plus de temps qu’habituellement. Je reste sereine en me disant que c’est « normal ». Je continue de fixer l’écran tout droit, sans dire un mot, sans le croiser du regard car au fond je sens que quelque chose ne va pas. Le gynéco nous dit que les mesures du cœur ne sont pas dans les normes. Mon mari, demande ce qu’il se passe. Apparement son visage aurait complètement changé. Il s’excuse par avance de ce qu’il va nous annoncer mais le cœur du bébé a un problème. Je m’effondre, impossible d’aligner deux mots. Mon mari tente d’avoir des explications et le gynéco nous dit qu’il ne peut délivrer de diagnostic précis, ce n’est pas de son ressort mais que c’est aussi son métier de relever les « anomalies ». Il me propose de passer dans le cabinet de son collègue pour avoir un deuxième avis. Il voit la même chose et détecte en plus, autre chose d’anormale. On essaie d’avoir des explications « est-ce que c’est grave ? Est-ce notre bébé va pouvoir vivre à sa naissance ? Va-t-il pouvoir respirer ? » ils nous expliquent qu’ils ne sont pas spécialistes en cardiologie et qu’ils ne veulent pas délivrer de faux diagnostic. On reste dans le flou. Ils appellent le secrétariat d’un cardiologue-pédiatre pour prendre RDV en urgence compte tenu de mon stade de grossesse. La secrétaire réussit à nous glisser un RDV tôt le matin, le jeudi.
De lundi à jeudi, nous sommes donc rester dans l’ignorance, dans le flou total. Je n’ai fait que de pleurer le lundi, le choc de cette annonce était impressionnant. Je ne savais pas si mon bébé allait pouvoir vivre, lui que je sens au creux de moi depuis 7 mois. Lui qui n’a fait que de se manifester toute la journée comme pour me signaler sa présence et me rassurer.
Puis mon mari a essayer de me raisonner. Penser positif, nous serons fixés jeudi. La veille du RDV nous n’avons pas fermé l’œil de la nuit. Je me réveille toutes les heures. Mon mari ne dort pas. Eden nous a rejoint la nuit dans notre lit, je crois qu’on avait plus besoin de lui. on se colle à lui pour tenter de trouver du réconfort auprès de notre petit bout de 2 ans.
Nous arrivons le matin, le cardiologue réalise l’échographie et nous délivre le détail de la cardiopathie de notre bébé. Nous serons donc pris en charge à l’hôpital Necker pour l’accouchement et l’opération de notre fils les jours qui suivent sa naissance. Cette opération est vitale pour lui et nous remercions dieu de l’avoir détecté avant pour prendre toutes les précautions possibles. Nous nous préparons à l’aide des professionnels de santé à vivre un post accouchement différent et de voir notre petit bébé dans d’autres circonstances que nous savons seront difficiles. Le choc a été tellement dur que j’ai mis deux semaines à avaler cette nouvelle. J’ai mis tous mes préparatifs (chambre, valise…) en « stand by » et depuis ce diagnostic, j’ai eu encore plus de mal à profiter de cette fin de grossesse. Il me restait moins d’un mois avant le terme.
J’ai bien entendu adoré sentir ses coups de pieds et poings de boxeur et le fait de pouvoir manger « pour deux » sous prétexte que je sois enceinte ! J’ai d’ailleurs pris 15kg pour celle-ci vs. 12kg pour la première.
J’ai eu la chance de pouvoir réaliser un super shooting photo sur les bords de Marne avec la talentueuse Chloé qui a su immortaliser ces derniers moments et qui illustrent cet article…
Je n’avais qu’une hâte, que cette grossesse se termine pour pouvoir serrer fort dans mes bras mon 2ème prince qui allait devoir se battre dès sa naissance. Je m’en voulais de devoir lui « infliger » cette épreuve qui l’attendait à quelques jours de vie… je n’avais pas du tout peur de l’accouchement mais peur du post-accouchement. La santé de mon bébé est ce qui m’importait, le reste n’avait plus trop d’importance.
Ton article m’a mis les larmes aux yeux.
J’espère sincèrement que ton accouchement se passera de la meilleure des manières. Ton petit bout est le plus courageux et se battra pour être le plus vaillant petit bonhomme.
Dieu accorde des épreuves à ceux qu’Il aime et qu’Il sait capable de surmonter les difficultés.
Je pense fort à vous quatre !
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Merci beaucoup Wassila. J’ai accouché le 10 mai et suis sortie de l’hôpital avec mon petit bout lundi dernier, l’opération de son cœur s’est bien passé. C’était une épreuve et je pense avoir passé les 10j les plus difficile de toute ma vie. Hamdoulilah Sohan se remet bien et en bonne santé ! Encore merci pour ton mot !
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Alhamdoulillah !
Je suis ravie d’apprendre que tout s’est bien passé. Profitez à fond avec Sohan !
Eid Mubarak !
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